
Alerte sur les Hauts de Rouen
Les Associations des Hauts de Rouen, réunies en collectif, ont peur et s’inquiètent
Nous sommes 11 associations à but non lucratif qui œuvrons depuis des dizaines d’années sur les quartiers des Hauts de Rouen. Ces quartiers concentrent d’importantes difficultés sociales mais également des richesses. Les administrateurs bénévoles de nos associations passent depuis tout ce temps des centaines d’heures par an à concevoir, organiser et animer des actions sociales, éducatives, culturelles et festives avec les enfants, les jeunes, les familles. Les pouvoirs publics leur fournissaient les moyens de fonctionner, de former et de salarier des professionnels de l’action sociale.
UN ÉTAT DES LIEUX ALARMANT
Depuis 4 ans, les subventions des pouvoirs publics diminuent régulièrement. Cette année la suppression brutale de dizaines d’emplois aidés et la suppression de crédits « politiques de la Ville » de l’Etat mettent nos associations dans une situation alarmante.
Mer & Campagne est contrainte de se séparer des quatre professionnelles qui agissaient sur le quartier et sur Grammont, autre quartier dont les besoins sont également immenses. Aujourd’hui, l’APMAR licencie la moitié de son personnel. La Radio HDR qui se relève péniblement d’une procédure de liquidation judiciaire a dû licencier deux de ses salariés en 2013. L’AREJ avait vu les emplois d’éducateurs de prévention divisés par deux sur le Département en 2013. Le Comité de Coordination ne peut démarrer l’accompagnement à la scolarité ni les activités socioculturelles pour les enfants et les jeunes, faute de garantie sur les emplois. La précarité se renforce chez les salarié-e-s et dans la tête des dirigeants associatifs.
L’avenir du secteur associatif reste une grande inconnue. Les associations qui ont des salarié-e-s ne peuvent plus maintenir les emplois et celles qui n’ont pas de salarié-e-s voient leurs moyens financiers baisser constamment.
UN QUARTIER POPULAIRE ABANDONNÉ À SES DIFFICULTÉS
C’est justement dans ces quartiers que la population a besoin de partager un potager, de trouver des lieux de vie sociale pour se rencontrer, se cultiver, voire se nourrir, à cause du chômage de masse et des très faibles revenus qui gangrènent notre société depuis la fin des années 70.
Un territoire dévalorisé
La politique menée par les pouvoirs publics va priver les habitants de la présence valorisante des associations et des citoyens bénévoles qui animaient la vie du territoire. Car le bénévolat a ses limites. Il ne peut pas pallier durablement un service public social défaillant. Cette politique va aussi priver le quartier de professionnels compétents et de jeunes du quartier qui, à travers les aides à l’emploi, acquéraient une qualification dans l’animation sociale.
Une conception du vivre ensemble mise gravement en cause
C’est un traitement des difficultés liées à la situation socio-économique des habitants de ces quartiers qui disparaît. Cela va empêcher concrètement les enfants de se construire normalement, empêcher les personnes âgées de sortir de leur isolement, enfermer les familles dans leur quartier. Et ce n’est pas leur faute ! D’autres organisations, moins laïques que les associations citoyennes, se chargeront de faire de l’aide sociale auprès des jeunes…
Cette attitude des pouvoirs publics ressemble trop à un abandon délibéré.
UNE POLITIQUE SOCIALE DIGNE DE CE NOM
Ces quartiers, construits loin du centre-ville et accueillant des familles parmi les plus pauvres de tout le département, ont besoin d’une vraie politique d’animation socio-culturelle d’ouverture sur le monde qui les entoure. Ils ont besoin que les citoyens qui révèlent des besoins en créant des associations aient les moyens d’assurer les missions qui leur sont ensuite confiées. Ou alors que le service public assume son rôle !
Ces quartiers ont, plus que d’autres, besoin d’une « solidarité » allant au-delà des aides sociales individuelles. Les associations signataires réclament la définition et la mise en œuvre rapide d’une véritable politique publique concertée qui tienne compte de la richesse comme de la diversité des associations et qui ne se résume pas à de la pure gestion administrative et financière de budgets qui diminuent constamment.
Ces associations sont prêtes à travailler avec tous les pouvoirs publics dans ce sens.
Il y a URGENCE !
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